À vous qui êtes et qui, étant, désirez être davantage, n'étant jamais assez, étant peut-être trop, ne voulant pas être seulement ce que vous êtes,
Et à vous qui n êtes pas et qui voulez simplement être, peu importe comment, ou qui hésitez à être,
Et aussi à vous qui ne croyez et ne désirez rien de particulier à propos d'être, qui ne pensez pas à être, mais qui ne voudriez pas manquer une occasion d'en rire ou de rire d'y penser,
À tous... cette 'Lettre aux inexistants' qui ouvre un nouveau volet dans l'oeuvre infinitive d'Emmanuel Fournier.
Dans ce livre, il est question d'être et de s'engager à vivre, aux prises constantes avec l'abîme de n'être pas, et avec la question du nom de l'Être sous laquelle la philosophie a cru devoir s'abriter. Un chemin de traverse réinvestissant par les verbes les grands textes de la métaphysique, de Platon à Wittgenstein, pour expérimenter la question autrement vivante, autrement sauvage, qui est d'être, question à la fois plus large et plus proche de nos aspirations ordinaires.
Qu'il s'agisse des recherches philosophiques et poétiques autour de l'infinitif (Croire devoir penser, 1996 ; Philosophie infinitive, 2014 ; La Comédie des noms, 2016), des essais sur le cerveau (Creuser la cervelle, 2012 ; Insouciances du cerveau, 2018), ou de la grammaire du dessin (La même chose, 1993 ; Mer à faire, 2005), les travaux d'Emmanuel Fournier bouleversent les habitudes de penser et ouvrent des horizons de lecture insoupçonnés.