Si la linguistique de corpus a vu, grâce aux nouvelles technologies notamment, s'accroître son champ et son influence depuis une dizaine d'années, nombreux sont encore les domaines qui pourraient tirer des bénéfices non négligeables de ces approches méthodologiques novatrices. Nous en avons choisi deux qui nous paraissent, en temps que diachroniciens, particulièrement centrales et pourtant délaissées : la traduction et l'étude du discours envisagé dans le cadre de la variation. Lors de travaux qui se sont tenus à l'Université de Savoie en septembre 2005 dans le cadre du colloque annuel de l'Association for French Language Studies, les deux problématiques qui seront explorées en ces pages nous ont semblé valoir un ouvrage permettant de confronter les modes opératoires, mais aussi les problèmes théoriques et méthodologiques auxquels devaient faire face les spécialistes de l'ancienne langue et de ses états modernes ou contemporains. Quelques questions se sont posées de manière récurrente, qui nous ont permis de structurer la réflexion autour de cas d'école ou au contraire d'approches plus globales. Toutes les études réunies en ces pages se posent néanmoins la question du traitement des données regroupées en corpus, qu'il s'agisse de passer d'une langue à l'autre, comme avec la traduction, ou d'une variété à une autre (que ce soit dans le cadre de la variation diatopique, diaphasique, diastratique ou diachronique) ; se pose aussi la question du type de discours envisagé, qui peut ou non conditionner à son tour ces différents niveaux d'analyse.
La première partie de l'ouvrage explore différentes approches des études consacrées à la traduction de manière générale, en diachronie aussi bien qu'en synchronie. Les travaux portant sur des problématiques de discours, que ce soit en tant que témoignage d'une variété ou d'un type de discours, ont elles aussi tout à gagner à l'étude de corpus larges selon des cadrages analytiques précis, ainsi qu'en témoigne la seconde section thématique.