Sous ce titre se trouvent réunies les principales études de celui qui, avec E. Auerbach, l'auteur de Mimesis, illustra la grande génération des romanistes de culture germanique.
De Villon à Butor, en passant par Rabelais, La Fontaine, Racine, Voltaire, Beaumarchais, Vigny, Proust et Valéry, s'impose la méthode originale d'un philologue épris de totalité, d'un lecteur infatigablement convaincu que l'étude au microscope d'un détail inaperçu du style - ici un «effet de sourdine», là un «art de transition» - donnera, en un déclic instantané, la clé d'une compréhension totale de l'œuvre.
Ici, point d'esprit de système ni d'ambition théorique, mais l'art d'utiliser toutes les ressources d'une linguistique présaussurienne pour renouveler l'histoire littéraire. L'ample étude introductive de Jean Starobinski montre que cette démarche est «un cheminement de l'esprit, une réflexion sur les étapes où se modifie, de proche en proche, la relation du lecteur au texte, à mesure qu'il en saisit mieux le sens global».