L’Herméneutique de la satire rabelaisienne examine l’évolution que subissent les quatre livres authentiques des Chroniques pantagruélines à l’aune des critères d’hybridité et de mélange littéraire qui identifient celles-ci comme des variantes du méta-genre de la satire. Il semble bien que la varietas de la satire à la Renaissance, amalgame de sources antiques, médiévales et contemporaines, fournisse une contribution fondamentale à la question de l’intention et de la signification du texte rabelaisien, laquelle occupe et divise la critique depuis longtemps. En particulier, il apparaît que c’est la farce, satire populaire et univoque, qui régit les deux premiers livres, alors qu’une satire subtile et polysémique prédomine dans les Tiers et Quart Livres. En somme, Bernd Renner pose que l’écrit satirique illustre le phénomène de la digestion et de l’«imitation créatrice» de modèles littéraires qui, précisément, distinguent le texte de la Renaissance.