Mille trois cent quatre-vingt-dix-sept kilomètres. Eva voyage
en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu'en Calabre pour
rendre visite à son père adoptif, Vito, disparu de sa vie trop
tôt. Durant ce trajet du nord au sud de l'Italie, de sa région
frontalière et germanophone au Sud profond, c'est toute son
enfance et l'histoire de sa mère Gerda qui défilent dans sa
tête. Celle-ci, fille-mère, était parvenue à mener une prestigieuse
carrière de chef cuisinière quand elle rencontra un
sous-officier des carabiniers luttant contre le mouvement
indépendantiste, Vito... Et Eva de se souvenir du destin du
Haut-Adige, passé en 1919 de l'Empire austro-hongrois défait
à l'Italie, que Mussolini essaya d'italianiser de force.