Des quatre textes qu'a recueillis la tradition sous le nom d'Evangiles, trois forment un bloc - les Synoptiques - tandis que le quatrième s'en distingue nettement, tant par la teneur de ses récits que par sa hauteur spéculative : c'est l'Evangile de Jean, un texte admirable, d'un christianisme tout imprégné de pensée gnostique.
On s'accorde aujourd'hui à penser que cet Evangile n'est pas de la main de l'apôtre Jean et que son auteur ne fut pas même témoin de la vie et de la mort de Jésus de Nazareth ; mais on ne sait à peu près rien de cet auteur, sinon une localisation approximative (probablement vivait-il en Syrie) et une datation imprécise (entre 80 et 120). Si bien que l'immense travail dont ce texte fut et demeure l'objet nous le laisse, finalement, mystérieux.