Les origines de l'antisémitisme sont à repérer au plus intime de notre culture européenne. Elles tiennent à la conjonction conflictuelle des réponses grecque et juive. Celles-ci se rencontrent en tant qu'affirmations d'une humanité émancipée du mythe mais elles s'opposent par deux façons de concevoir l'autonomie.
L'autonomie axiomatique du logos s'est confrontée à l'autonomie paradoxale d'une réponse libre à un dieu caché. La première n'a su que repousser la proximité de la seconde, et donc l'exclure tout en l'englobant dans sa domination. La seconde n'a pu que se plier à cette exclusion interne. Jusqu'au point que l'on sait.
Comment, de ces prémisses contradictoires, a pu s'engendrer l'histoire si longue et si terrible de la haine du « Juif » masquant une haine occidentale de soi ? On essaie de répondre.