Ce livre retrace le combat d'Allemands antinazis pendant la Seconde
Guerre mondiale et leur héritage politique dans l'après-guerre en
République Démocratique Allemande. Forcés à l'exil en tant que
membres des partis d'opposition, communistes ou Juifs persécutés par
les nazis, ils ont trouvé refuge en Belgique, en France et en Suisse et
ont poursuivi leur lutte contre le IIIe Reich.
En juillet 1943, ces antinazis allemands exilés ont fondé des organisations
Freies Deutschland afin de fédérer l'opposition et préparer
le retour de leurs compatriotes une fois les hostilités terminées. Ils ont
mené une lutte multiforme contre le régime nazi, en cherchant à désagréger
son armée, en diffusant de la propagande contre lui et en
combattant dans des groupes armés.
De retour en Allemagne, ces militants ont participé à la reconstruction
de leur pays et à la fondation de la RDA. Ils ont puisé des ressources
dans leur espace d'exil pour soutenir le relèvement de l'Allemagne
et secourir les victimes des nazis. Mais rapidement, le régime Est-allemand
les accuse d'avoir trahi leur engagement communiste en
collaborant avec les forces britanniques et américaines pendant la
guerre. Enfin, après la mort de Staline, le parti socialiste unifié (SED)
leur demande d'écrire leur histoire pour soutenir le discours officiel sur
l'antifascisme sur lequel repose sa légitimité.
Pendant toutes ces années, ils sont restés fidèles à leur engagement
politique. Ce livre examine les conditions de perpétuation et les reconfigurations
de cet engagement. En suivant ces militants sur une longue
période, il montre également comment des acteurs et des actrices
construisent un héritage politique.