Cet ouvrage collectif pose une question simple à laquelle il n'est pas
facile de répondre : qu'est-ce qu'un fait linguistique ? Chacune des
réponses exprimées ici trace les contours d'une certaine
linguistique et plus sûrement d'une certaine représentation
de la linguistique. Dans le fond, y a-t-il encore des objets,
des faits objectifs pour les linguistes ou plus simplement
des points de vue qui créent, mais jusqu'où et jusqu'à
quand, les faits de langue et de discours d'aujourd'hui et
peut-être de demain dans cette discipline ? Les
sciences du langage se trouvent ainsi engagées dans
un questionnement épistémologique complexe,
délicat, subtil et fascinant sur les données, les
processus et modèles d'analyse ; un questionnement
dont l'issue est particulièrement importante puisqu'il
s'agit de savoir si de telles sciences ont encore et
toujours cette légitimité scientifique qui est pourtant
posée comme préalable à toute étude du langage et
des langues.
Ont participé à cet ouvrage William Labov de l'Université
de Pennsylvanie (Etats-Unis) ; Jacques Guillaumou, de l'Ecole
Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud (Paris, France) ;
Louis-Jean Calvet, de l'Université de Provence (France) ; Jacques
Moeschler, de l'Université de Genève (Suisse) ; Michel Santacroce, de
l'Université de Provence (France) ; Frédéric François, de l'Université de
Paris V (France), Yong-Ho Choi, Hankuk University of Foreign Studies
(Corée du sud) ; Guy Achard-Bayle, de l'Université de Paris VI (France) ;
Lorenza Mondada de l'Université de Bâle (Suisse) et Didier de
Robillard, de l'Université de Tours (France).