Quel regard porter sur les ajouts que le XIXe siècle a apportés aux plus grands de nos monuments ?
L'histoire de la façade de Saint-Ouen de Rouen (1837-1852) permet d'esquisser une réponse à cette question. Insistons tout d'abord sur le fait que la décision n'a pas été prise à la légère, mais au terme d'une réflexion conduite en Normandie comme à Paris, parmi les savants comme parmi les hommes politiques. Notons ensuite que le XIXe siècle, son architecture et les restaurations qu'il a conduites ont dû affronter, des années 1930 aux années 1980 la froideur sinon la défaveur des spécialistes et de l'opinion.
Faut-il plaider aujourd'hui pour la façade de l'ancienne abbatiale, pour l'œuvre de Henry Grégoire ?
L'apprécier, c'est tout d'abord comprendre les mobiles qui ont conduit à sa réalisation, prendre connaissance des premiers résultats de la politique du patrimoine lancée par la Monarchie de juillet, constater que les transformations d'une œuvre offrent autant d'intérêt que l'œuvre elle-même ; c'est rendre plus sensible son regard sur le patrimoine.