Fantômas laissait derrière lui des cartes de visite rédigées à l'encre sympathique. Leur sens ne s'y révélait que graduellement. Aujourd'hui, et alors que la netteté de ses faits s'estompe avec le temps (quatre-vingt-dix années ont passé depuis sa première manifestation), l'Insaisissable apparaît, plus majestueux que jamais, criminel, toujours le même : mélange de dandy, de bandit, à la fois metteur en scène et acteur. La portée de ses infamies n'a jamais été aussi moderne : attenter au visible, à la représentation, au spectacle, élever en son nom l'autel du XXe siècle. Exquis cadavre qui ne veut décidément pas pourrir.
Ni Juve ni Fandor, plutôt Heckel-et-Jeckel bariolé, et bien qu'ayant signé articles et impostures dans Libération, les Cahiers du cinéma, Max, les Inrockuptibles, Trafic, Idol, Cinergon, Rebel, 1895, Cinémathèque, HK, Art Press, Philatélie Madame... Philippe-Azoury-Jean-Marc-Lalanne n'existe pas. Et vous ?