Fantômes sur la lande sauvage et autres nouvelles
Lorsque ce court roman paraît en 1935, (presque) personne ne se cloute que derrière le pseudonyme John Flanders se cache Jean Ray. C'est l'une des facettes surprenantes de ce premier roman de l'auteur, rédigé en néerlandais, à l'ombre de l'abbaye d'Averbode. Il se différencie nettement de la littérature pour jeunes catholiques de l'époque, marquée par une bondieuserie et un paternalisme excessifs.
Plus d'un Père blanc aura pâli en lisant ces pages d'un réalisme brutal traitant des conditions épouvantables dans lesquelles des orphelins vécurent dans des « institutions » qui, dans l'Angleterre de l'époque, n'étaient guère différentes des maisons de force. Le travail d'esclave, le sadisme, les tortures, parfois mortelles, s'y pratiquaient librement.
Lors des rééditions successives de ce roman, devenu un livre-culte parmi les jeunes, les responsables de la « Bonne Presse » crurent bon d'adapter et d'épurer le texte, jusqu'à le réécrire, massacrant l'intrigue ainsi que le style et le vocabulaire typiques de l'auteur. C'est malheureusement une version mutilée et écourtée qui a été traduite et proposée en 1986 à NéO qui le publia en toute bonne foi sous le titre Les Feux-follets de Satan.
Vous avez maintenant en main, grâce à l'Amicale Jean Ray, la traduction complète et scrupuleuse de la version originale qui vous permettra de découvrir cette œuvre au destin aussi surprenant que son contenu où se mêlent l'Histoire et le fantastique.