C'est pas rien, l'Europe.
Elle surveille nos déficits et contrôle nos budgets. Elle gère notre monnaie.
Elle en appelle à la «compétitivité» et à la «modération salariale».
Mais autant on surveille l'Élysée, autant la Commission, rien que
d'y songer ça nous fait bailler : comment s'informer sur ce machin
qui, à deux heures en Thalys de Paris, nous paraît si lointain ?
Pour s'informer sur l'Europe, on a donc fait du tourisme.
On a visité le «quartier européen», un kilomètre carré, environ.
On a flâné parmi ces bâtiments aux vitres teintées, ces grandes esplanades.
Et à se balader entre les tours, on découvre d'autres détails, qui peuvent
nous servir de symboles.
C'est une plaque d'amitié, devant l'entrée du Parlement, entre
les lobbies et les députés européens. C'est une statue portant
un euro à bout de bras. C'est un portrait géant de Jacques Delors.
Et puis, on est entrés dans les tours, on a discuté avec les «décideurs»,
fonctionnaires, élus, lobbyistes, syndicalistes, comme ça, en reporter
qui baguenaude. Et s'affiche tranquillement la fusion, la confusion,
de la politique avec la finance.
C'est à cette promenade que le lecteur est invité.
Une excursion dans la capitale de l'Europe. Mais qui est aussi,
surtout, une incursion dans les têtes de ceux qui la font.