Les architectes sont-ils archi-nuls ?
Beaucoup le pensent.
Devant le spectacle affligeant de la Bibliothèque de France, la désolation des quartiers sur dalle, à Montparnasse, Beaugrenelle, Euralille, la prétention du ministère des Finances, la pesante médiocrité de l'Opéra Bastille, la folie des grandeurs du quartier " Odysseum " de Montpellier, la désolation des quartiers de barres et de tours..., on ne peut que faire chorus avec la foule. Nuls ? Le mot et faible.
Pourtant, le jugement est expéditif. L'architecte est un bouc émissaire facile.
Il y a d'autres coupables : maires mégalomanes, entreprises déficientes, fait du Prince, concours biaisés, juridiction écrasante, magouilles, pots-de-vin, inculture des maîtres d'ouvrages et poujadisme du public.
Faut-il pendre les architectes ? dresse le constat sévère d'un milieu et d'un système qui n'en finissent pas de produire des erreurs monumentales. Les architectes qui s'en sortent n'en sont que plus méritants. On ne peut se prendre à leur cou.