« La réponse au mauvais porno, ce n'est pas la fin du porno mais au contraire plus de porno ! »,
Annie Sprinkle
Objet de débats où la passion l'emporte bien souvent sur la raison, la pornographie semble à première vue s'opposer au
féminisme. Or, les années 1980 voient éclore aux États-Unis un courant se définissant comme « pro-sexe ». Avec l'idée que
la pornographie n'est pas systématiquement condamnable, la question suivante s'impose : peut-on parler de moyen d'émancipation ? La femme doit être libre de choisir la sexualité qui lui convient. Les films pornographiques conçus par des hommes et pour des hommes ne lui permettant pas d'obtenir une satisfaction complète, des réalisatrices promeuvent une pornographie alternative où le plaisir féminin est - enfin - mis en exergue. Et brisent les standards pornographiques dominants !
Peu étudiées en France, les thèses défendues par les féministes pro-sexe n'ont encore que peu d'échos au sein du grand public. Basé notamment sur une dizaine d'entretiens, ce travail cherche à élucider en quoi le féminisme peut se reconnaître
dans la pornographie. Et inversement.