« Ce sont des créatures fantastiques, effrayantes, qui font penser à des légendes sombres. Sans pitié, elles sont probablement encore plus dangereuses que les bourreaux SS car ce sont des femmes. Est-ce que ce sont vraiment des femmes ? » Ainsi témoigne Lina Haag, rescapée du camp de Lichtenburg.
Elles se nommaient Irma Grese, Maria Mandl, Johanna Langefeld ou encore Hermine Braunsteiner pour les plus célèbres. Dans les camps de concentration et d'extermination, elles incarnaient la peur, la brutalité et la mort. Ces femmes qui ont participé activement à l'appareil génocidaire nazi, ce sont les gardiennes. Issues de milieux modestes - ouvrières, employées de maison ou postières -, elles sont recrutées par petites annonces, bouche à oreille ou directement sur leur lieu de travail. Rouage essentiel dans l'administration des camps, c'est à Ravensbrück, le plus grand camp pour femmes, que les gardiennes sont formées.
En 1942, quand la « solution finale » s'accélère et que les camps se multiplient, elles sont envoyées à l'Est pour seconder les SS dans leur tâche macabre : exploitation des femmes au travail, humiliation, torture, sélection pour les chambres à gaz. Si après la guerre, certaines gardiennes sont jugées et exécutées par la justice alliée, la majorité d'entre elles parvient à se faire oublier. Il faudra toute l'opiniâtreté de chasseurs de nazis, comme Simon Wiesenthal, pour les traquer et les débusquer, parfois jusqu'aux États-Unis.
Femmes bourreaux retrace l'ascension et le quotidien des gardiennes au sein des camps : une histoire qui n'avait encore jamais été écrite.