Pour comprendre la position contemporaine des femmes par rapport au(x) savoir(s), une recherche socio-historique est nécessaire qui désignera dans les sociétés pluralistes (par opposition aux sociétés monopolistiques) la condition d'accès des femmes à l'appropriation, la transmission et la production des savoirs légitimes.
Dans ce contexte, on pourra considérer l'école dans sa double fonction d'égalisation de l'accès aux savoirs et de production de nouvelles divisions des savoirs entre les sexes. Avec la ségrégation verticale des emplois dans l'Education nationale, l'androcentrisme des savoirs transmis et une dynamique de la classe où s'affirme une dominance masculine, l'école joue un rôle essentiel dans la socialisation différentielle et inégalitaire des sexes.
On pourra alors, à travers la notion de «rapport au savoir» mesurer les effets contradictoires de ces transformations sociales dans l'histoire psychique des individus femmes. Le passage contemporain d'un interdit de savoir généralisé à un interdit restreint, avec sa traduction scolaire, peut rendre compte des inhibitions et des transgressions réussies et être mis en relation avec l'actuelle division sexuelle des savoirs.