Il est parfois difficile d'être le cadet d'un grand homme !
Ferdinand de Habsbourg apparaît trop souvent dans l'ombre de son
aîné Charles Quint auquel il succéda à la tête du Saint Empire. Or
il fut un fondateur : en réunissant les duchés autrichiens et les
royaumes de Bohême et de Hongrie, il jeta les bases de cette
monarchie d'Europe centrale qui ne succomba qu'en 1918 et fut
pendant quatre siècles un élément essentiel de l'équilibre
européen. Ferdinand fut aussi, comme roi des Romains puis
comme empereur, à la tête du Saint Empire, quand la Réforme
divisait profondément les princes et les peuples, au risque d'une
guerre civile. En négociant les accords d'Augsbourg (1555), il
procura à l'Allemagne soixante ans de paix. Cet ouvrage n'a pas
pour but de réhabiliter Ferdinand 1er ; les historiens allemands ont
réagi fermement au parti pris négativiste de l'historiographie
petite-allemande. Il s'agit ici de révéler la personnalité d'un
souverain assez atypique, un prince de la paix dans un siècle qui
fut celui de la Renaissance mais aussi celui de tous les dangers.