« Les années qui ont suivi son départ, nous lui avons souhaité une bonne fête des Mères par téléphone. Camille, ma petite soeur, était en classe de maternelle. Elle s'appliquait de tout son coeur pour colorier et décorer la carte sur laquelle était écrit le compliment. Elle me le récitait des dizaines de fois avant le jour J, me faisant à moi le baiser qui devait normalement ponctuer la récitation.
J'appelais la première - privilège de l'âge - puis, après les congratulations d'usage, passais le combiné à Camille. Je vois et j'entends encore cette fillette de six ans, avec sa carte à la main, qui récitait dans le téléphone noir ce qu'elle avait mis toute une semaine à mémoriser. »
Sobre et sans apprêt - nul étalage ou déballage -, ce livre raconte le traumatisme causé par le départ d'une mère, qui laisse derrière elle son mari et ses deux filles. Florence Emptaz part à la découverte d'une mère impensable, et tente de comprendre son absence et ses silences, ses oublis et ses dénis.