Fêtes et folies en France à la fin de l'Ancien Régime
Les dernières années de l'Ancien Régime en France voient la multiplication des fêtes, publiques ou privées.
Les fêtes royales et princières d'abord, se perpétuent
dans le faste et le spectaculaire, moyen pour la monarchie
d'affirmer un pouvoir en butte à des critiques multiples.
Quant aux fêtes privées données chez les nobles et les
financiers, elles sont de plus en plus extravagantes. Elles se
déroulent souvent dans les folies, ces résidences élégantes
et luxueuses répondant aux caprices de leurs propriétaires.
Fuyant le sérieux philosophique pourtant en vogue, des sociétés
affectionnent des scènes de travestissement et pratiquent à
l'envi l'art du canular, de la supercherie et de la mystification.
On assiste à des jeux parfois dangereux pouvant même basculer
dans la transgression. Une telle frénésie devient le moyen de fuir
une réalité qu'on ne peut ou qu'on ne veut percevoir, et dissimule
aussi une inquiétude sourde. La hantise du chaos affecte certains
esprits, alors même que l'idée de progrès est devenue un lieu
commun du discours philosophique.
En faisant revivre, à travers ces fêtes mémorables les
derniers feux de l'Ancien Régime, Didier Masseau montre toute
l'ambivalence de la société française à la veille de la Révolution.