Dans un théâtre de São Paulo, le rideau va se refermer sur la première de l'adaptation du Feu follet de Drieu la Rochelle. Le public retient son souffle, bluffé par la performance de l'acteur principal, tombé au sol après s'être tiré une balle dans la tête. Une mort si magistralement mise en scène que des éclats de cervelle sont projetés sur les fauteuils capitonnés du premier rang. Homicide, accident ou suicide ? L'homme, connu pour ses frasques, combinait narcissisme pathologique et dysfonctionnement érectile, un mélange détonant lorsqu'on est une vedette populaire. Qui aurait eu intérêt à sacrifier la « poule aux oeufs d'or » ? L'épouse humiliée, ravissante idiote qui se damnerait pour remporter un reality show ? Les admiratrices éconduites ? Les paparazzis en quête de scoop ?
Il incombe à Azucena, la responsable du service scientifique de la police, de trouver les réponses, alors même qu'au sein des forces de l'ordre un groupe d'exterminateurs semble s'être donné pour mission de « nettoyer » la ville.
La jeune femme se bat sur tous les fronts, et avoir malencontreusement surpris sa soeur cadette dans la chambre conjugale n'est pas le moindre de ses soucis.
Patricia Melo renoue ici, non sans humour, avec le milieu vicié de la jungle urbaine, qu'elle sait dépeindre à merveille : des institutions viles et corrompues, des âmes turpides avides de reconnaissance et de pouvoir, l'éternel « spectacle » de la misère humaine.