Excedes par le présumé laxisme des tribunaux, les justiciers autoproclamés s'évertuent à punir par eux-mêmes les fauteurs de trouble, Violant la loi pour maintenir l'ordre, ils s'improvisent détectives, juges et bourreaux. Adeptes du lynchage et autres châtiments spectaculaires, ils trouvent un nouveau public sur les réseaux sociaux.
Des groupes d'autodéfense du Far West aux chasseurs de pédophiles en Russie contemporaine, les justiciers hors-la-loi sont typiquement des hommes blancs, réactionnaires et xénophobes. Toutefois, mouvements révolutionnaires et défenseurs des dominés ne s'interdisent pas de manier, à leur tour, le fouet et le feu. L'auto-justice compte en outre de fervents zélateurs dans les services répressifs. Et quand policiers et paramilitaires s'affranchissent du cadre légal pour nettoyer la société, ils précipitent l'avènement de l'État justicier.
Cet essai comparatif s'aventure dans les eaux troubles de la justice sommaire. Au terme d'un périple dans le monde perturbant des redresseurs de torts, une question s'impose ; la France est-elle immunisée contre cette fièvre punitive ?