Bernard Lazare est surtout connu comme le “premier Dreyfusard” ; il est plutôt méconnu comme journaliste, poète symboliste, écrivain libertaire et philosophe engagé. L'ouvrage nous dévoile ici le journaliste, plus exactement le critique littéraire, qui a défendu et éreinté les gens de lettres pendant cinq années, de décembre 1890 à juillet 1896, dans tous les grands journaux (la Nation, l'Événement, le Figaro, etc.), et les petites revues littéraires de l'époque. Cinq années pleines et engagées. Blum écrivait de Lazare ; “M. Lazare est né critique : il aime juger, blâmer et détruire”. Pour autant, sa plume sera censurée à la suite de la publication à Bruxelles de sa brochure sur la vérité de l'affaire Dreyfus : il n'a alors et définitivement plus accès aux grands journaux. L'édition reproduit le seul ouvrage de critique littéraire de Lazare, constitué des médaillons qu'il avait publiés au Figaro en 1894, Figures contemporaines. Ceux d'aujourd'hui, ceux de demain croquent les Zola, les Lorrain, les Jean Aicard, les Joséphin Peladan et bien d'autres encore dans un style bref, concis et souvent grinçant.