Figure(s) de l'Occitanie
XIXe-XXe siècles
Occitanie : la belle inconnue, titrait en 2004 une association basée à Barcelone pour le centenaire de l'attribution du Prix Nobel de littérature au provençal Frédéric Mistral. À travers une quinzaine d'articles écrits dans la première décennie du XXIe siècle, Hervé Terral s'efforce de la faire découvrir selon trois axes :
- « Du pays à l'espace-monde » : il s'agit de montrer la dimension occitane depuis la « petite patrie » locale jusqu'à son insertion dans le monde, à travers les figures de Jean Jaurès, Léon Cladel, William Bonaparte-Wyse, les Juifs du Pape à Carpentras, etc.
- « Langue (s) » : la langue occitane est saisie dans sa relation complexe à la langue française, mais aussi à la langue catalane, plus généralement aux langues latines ; sont évoqués les travaux fondateurs des instituteurs Antonin Perbosc et Prosper Estieu (vers 1900), mais aussi les enquêtes de terrain des sociologues Félicien Pariset (vers 1860) et Henri Lefebvre (vers I960), plus connu pour ses travaux sur le marxisme.
- « Estrambord (Enthousiasme) » porte témoignage d'une dynamique culturelle continue : création, hier, du Collège d'Occitanie ou de l'enseignement de la « langue romane » dans l'université ; aujourd'hui, création musicale (Fabulous Trobadors). Concernant cette dernière partie, le texte prend aussi une dimension mémorielle (ainsi le souvenir de dame Guiraude à Lavaur, chantée hier par le poète romantique de langue allemande Lenau et objet de cérémonies curieuses).
Au total, il s'agit de cerner ce qui fait l'unité et la diversité d'une culture désormais millénaire - dont Nietzsche affirmait qu'elle était peut-être, via la découverte de « l'amour-passion » et du Gai Saber à l'origine de l'existence de l'Europe.