Réalités psychiques, les personnages des romans vivent en nous avec plus ou moins d'intensité. À quelques-uns, nous réservons un accueil si particulier que nous aimerions nous introduire dans leur univers. C'est bien ce que fait ici l'auteur en donnant vie à quelques figures, en majorité féminines, avec lesquelles il a noué des relations de vive affection. Ce qui l'autorise à leur conférer une autonomie particulière, allant jusqu'à infléchir, au gré d'une interprétation des oeuvres correspondantes, leurs destins. C'est pour lui façon de rendre justice à des personnages que leurs créateurs n'ont pas entièrement cernés, depuis la Valérie Marneffe de Balzac jusqu'à la Marie de Jean-Philippe Toussaint. C'est aussi manière d'inviter chaque lecteur à aborder les fictions dans lesquelles ils se plongent comme si elles n'étaient pas entièrement achevées.