Le pouvoir est devenu l'élément central du politique à l'époque moderne et contemporaine, à distance des conceptions sur le meilleur gouvernement ou la société idéale. Toute réflexion sur les institutions, les lois, la justice, le droit, le gouvernement, l'homme d'Etat y reconduit inévitablement. C'est en revenant ainsi au pouvoir que la pensée rejoint le réel.
Mais qu'est-ce que le pouvoir ? Comment se constitue-t-il ? Par quelles voies s'inscrit-il dans les articulations de la société ? Quels sont ses modes d'institutionnalisation dans les structures juridicopolitiques et les codes sociaux qui pérennisent la domination et reproduisent l'obéissance ? Quels sont ses modes de légitimation ? Peut-on en faire l'histoire ?
Figures du pouvoir entend répondre à ces questions à travers une double interrogation qui traverse l'ouvrage. 1 / Si le pouvoir n'est pas une essence immuable, quelles sont les figures qui l'ont successivement défini à l'époque moderne et contemporaine ? 2 / Le pouvoir n'est pas séparable de la manière dont il est exercé : comment penser le rapport entre structures de pouvoir et formes de gouvernement en particulier dans les démocraties contemporaines ?
Les réponses apportées ont pour objet de déterminer la mesure dans laquelle nous serions aujourd'hui sortis des catégories conceptuelles sur lesquelles la pensée politique moderne s'est construite.