Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'enfant en
position de non-initié, ne «croit» pas au Père Noël. Plus
exactement, il «croit savoir» que celui-ci existe puisque les
personnes de son entourage le lui affirment. Le rôle central de ce
personnage est d'apporter, la nuit de Noël, aux enfants, des
cadeaux dont l'origine mystérieuse situe le moment de leur
découverte dans le registre du Sacré. Le Père Noël peut alors
être compris à la fois comme un personnage de mythe et comme
un objet de croyance aux diverses figures. De sorte que lorsque
l'enfant met en doute son existence, il se trouve face à la perte
d'un objet pris dans le support-cadre offert par le mythe. Quels
destins psychiques va-t-il lui réserver ?
Ce moment charnière du doute révèle, d'une part, le
mécanisme de la croyance qui se soutient d'un savoir : l'objet
n'existe pas, et, d'autre part, la mystification des adultes. Ceux-ci
vont tenter de motiver leur propre position en élaborant des
scénarios de légitimation à partir des fantasmes individuels
engendrés par le mythe. Les différentes théories sur la fonction
du Père Noël permettent de faire émerger quatre scénarios qui,
tous ont partie liée avec la castration.
Dès lors, l'enfant, mis en demeure de créer «l'absence» du
Père Noël, devra lui choisir un destin psychique. Celui-ci aura-t-il
un lien avec la manière dont ses parents légitiment la mise en
place de ce personnage fictif ?