La relation père/fille est curieusement un angle mort de nos discussions collectives post-#MeToo. Si les petits copains et les collègues de bureau sont dorénavant priés de se comporter correctement, les pères en revanche semblent toujours avoir le droit de vouloir garder leurs filles auprès d'eux ou de dire qu'elles leur doivent tout.
Katherine Angel décortique ici la figure du papa dans la littérature et dans la culture populaire, qu'il soit un chef de famille possessif à l'ancienne ou un nouveau père soucieux de protéger ses filles de ses semblables.
L'autrice propose ensuite, passant des écrits de Virginia Woolf aux théories du pédiatre Donald W. Winnicott, d'imaginer ce que serait un père « suffisamment bon », un père présent sans domination, un père tourné vers l'autonomie de ses enfants. Fille à papa déboulonne la famille patriarcale et déploie une pensée féministe d'une énergie ravageuse, porteuse d'une liberté nouvelle.