J'ai souvent entendu ce dicton de la bouche de ma mère
et il est vrai qu'il s'est vérifié pendant très longtemps :
j'ai voulu un camion de pompier et le Père Noël me l'a
apporté. J'ai tant voulu, pendant longtemps, ne penser
qu'à moi, que pas la moindre relation sérieuse ne s'est
alors présentée. C'est le jour où j'ai rencontré Emma et
que, plus que tout, j'ai voulu être père, que le dicton s'est
enrayé.
Ce qui est certain, c'est que j'ai inconsciemment dû
vouloir que tout se complique à partir de là parce que,
sur ce plan, les FIV m'ont exaucé : entre la découverte
de mon infertilité, les sous-sols glauques avec
une éprouvette dans une main et une revue érotique
dans l'autre, tant d'espoirs à chaque réimplantation
d'embryons, l'infinie tristesse des échecs successifs,
le courage d'Emma jamais récompensé, ma culpabilité
grandissante et la solitude d'un homme dans un
tel parcours, j'ai parfois tellement voulu tout arrêter...
mais le dicton avait raison !