Bien que destiné à la scène, le théâtre est oeuvre littéraire à part entière. C'est d'ailleurs souvent par le texte qu'il nous interpelle de prime abord. Plus tard viendront les temps de la mise en scène, de l'interprétation et de la représentation. Pour témoigner de ce premier « acte », quelques mots de la comédienne Sophie Robin qui valent au-delà du « je » de sa lecture et du « jeu » à venir... :
« L'auteur de la pièce m'a dit : "Voilà ce texte, je l'ai écrit et j'ai pensé à toi pour le rôle de Zelda".
Zelda Fitzgerald ? Vaguement entendu parler... Son mari, oui, évidement, Tendre est la nuit, Gatsby le magnifique, oui... Mais elle ?
Alors je suis entrée dans ce texte comme on plonge dans un bain : je me suis retrouvée dans ce monde incroyable où tout explose, où tout semble permis. Cela m'a enveloppée, c'était brûlant et, le temps de cette lecture, Elle était là. Elle, la femme du grand écrivain, la femme sacrifiée à son mari, à son époque. J'ai eu mal avec elle d'être incomprise et, finalement, niée. Enfermée avec Zelda, je sentais l'haleine chargée d'alcool de Scott/Dyo, qui lui faisait payer chez l'amour qu'il lui portait. Violence, cris, musique, sexe, amertume, souffrance et destin aboli.
Je ne sais si un jour je jouerai Zelda ou, plus exactement, la Zelda de Renaud Borderie. Toujours est-il que depuis que je l'ai lue, elle ne m'a plus quittée ».
Sophie Robin, comédienne, metteure en scène
« Nous nous détruisions petit à petit, pire encore, nous nous détruisions l'un l'autre. »
Francis Scott Fitzgerald