S'appuyant sur une expérience médicale de plus de vingt années en Haïti et aux États-Unis notamment, Paul Farmer s'attache à montrer dans ce livre comment les inégalités sociales déterminent les maladies infectieuses, les disparités de leur répartition et de leur traitement. Le sida et la tuberculose, en particulier, distribuent ainsi la mort de façon inéquitable selon des lignes de différenciation qui sont à la fois locales et globales. Insuffisamment reconnue au plan international, cette injustice sociale se trouve redoublée par le fait que ce sont toujours ses victimes que l'on blâme, en mettant en cause leurs croyances traditionnelles et leurs comportements inappropriés plutôt que la violence structurelle qu'elles subissent quotidiennement.
Dans ce livre, analyses critiques sur la santé publique et récits biographiques de malades se croisent pour restituer au plus près ces inégalités devant la vie, leurs ressorts et leurs causes, mais aussi de possibles solutions mettant en jeu une solidarité et une responsabilité internationales et se déployant concrètement dans des actions telles que celles conduites par l'auteur.