Chassé de l'Elysée par Alain Poher, président intérimaire après la démission du général de Gaulle en 1969, Jacques Foccart y est rappelé, deux mois plus tard, par Georges Pompidou. C'est le début de ce tome II de ses mémoires dialogués. Chassé de nouveau, en 1974, par Valéry Giscard d'Estaing, qui vient d'être élu, il sera rappelé, vingt et un ans plus tard, par Jacques Chirac. L'ouvrage s'achève en juin 1996, alors qu'atteignant l'âge de quatre-vingt-trois ans «l'homme de l'ombre» et baron du gaullisme est encore aux affaires, et pas comme figurant !
On s'apercevra d'ailleurs, en parcourant avec lui un quart de siècle de «gaullisme sans de Gaulle», que le conseiller influent de trois présidents de la République pour les affaires africaines et pour la politique intérieure n'a jamais été vraiment éloigné du pouvoir. On découvrira le rôle aussi actif qu'il a joué en 1995 dans la campagne électorale de Chirac qu'en 1974 dans celle de Chaban-Delmas contre Giscard, soutenu par un «traître au gaullisme»... nommé Chirac. On découvrira surtout qu'il a continué à participer à presque tous les combats politiques de France et d'Afrique francophone, dont nul ne connaît mieux que lui les dessous et les protagonistes.
De la rupture et de la réconciliation entre Pompidou et Chaban-Delmas (1972-1974) au combat fratricide Chirac-Balladur (1994-1995), en passant par les «massacres d'enfants» attribués à Bokassa (1979) et par les péripéties de la démocratisation en Afrique (1990-1996)... Récits d'un acteur et révélations d'un témoin privilégié.