Selon de nombreux spécialistes, comme dans bien d autres domaines, il existerait un particularisme breton en matière de psychologie. Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer comme les phénomènes d'acculturation, le changement de langue ou la disparition des cadres traditionnels de la société rurale. Mais cette singularité bretonne puise aussi dans des racines très anciennes qu'explore ici Philippe Carrer. Il dresse une série de portraits appartenant autant à l'histoire médiévale qu'à l'imaginaire breton et celtique. Ces personnages lui permettent d'étudier les différentes formes de folie dont on a crédité aussi bien Merlin l'enchanteur, Eon de l'étoile l'hérétique que le duc Pierre II, Gilles de Retz ou le poète Jean Meschinot. Folies plurielles, folies singulières, mais aussi solidarités populaires dans la manière dont la population percevait et prenait en charge ces malades : Philippe Carrer nous apporte un nouvel éclairage, original et pertinent, sur la civilisation bretonne.