Enfant j'entretenais des rapports distants avec l'espace.
Je caressais le ciel de mes cils savourant le miel du solstice jusque tard dans la nuit.
Je m'enveloppais dans un tapis de prière qui m'emportait vers l'or des Cordillères guidé par l'aigrette altissime dont la pupille impérieuse perce les apparences et délie les trésors.
Je démêlais la laine du futur antérieur, du présent trépassé.
Je changeais de planète et de corps comme on essaie un loup de velours noir face aux cristaux de la mémoire.
À la pointe aiguë de l'aurore au chant du coq s'exhalaient parmi les écharpes de brume tous les parfums défunts de Babylone.