La question de la formation du sujet, associée à la notion de parcours
et à celle de degrés ontologiques, n'est ni récente (Platon) ni originale
(Buber). L'intérêt de cet ouvrage réside dans la méthode employée qui
tout d'abord reprend, au travers d'une histoire de formation (ici
médicale), les principales étapes du cheminement de l'histoire des
sciences en Occident. Mais à cette épistémologie du parcours de
formation se juxtapose, par la phénoménologie du monde onirique et de
son exploration (traditionnelle, psychanalytique, scientifique), une
«histoire de vie imaginale» recomposée à partir d'un corpus de 750
récits de rêves. L'interaction entre histoire de formation et histoire de vie
imaginale, sur une période d'environ trente ans, permet d'établir les
relations entre conscient et inconscient, régimes diurne et nocturne, vie
existentielle et vie intérieure afin de préciser les différentes étapes et les
ruptures cognitives qui opèrent dans le processus de formation de la
personne.
Une épistémologie de la complexité, croisant holisme, dualisme,
positivisme, constructivisme, transdisciplinarité et gnose, s'articule à
une phénoménologie de la conscience et des niveaux de réalité de la
personne. Une modélisation du processus de formation finalise cette
approche qui précise les relations entre niveaux phénoménologiques,
degrés ontologiques, ruptures paradigmatiques, épistémologiques,
chacun des paliers renvoyant à une logique différente.
La mise en application de cette modélisation sur le terrain de la
temporalité et dans le champ des sciences de l'éducation et de la
formation complète cette approche générale en proposant quelques
conséquences pratiques au modèle théorique.