Ozon le fourmilion qui vit caché compte bien sur Vié le Criquet
pour mettre la pagaille dans la faune de Djué le poisson. Pour
preuve, ce dernier ne peut plus vivre dans son marigot : les deux
complices l'ont asséché. Il doit accepter des compromis de paix.
Alors débute le dur apprentissage de la vie sur la terre ferme. À
Nanhanliè, ce grand pays aux ressources inépuisables, tous ne
mangent pas à leur faim. Pourtant, Vié et ses frères vont jeter
leur dévolu sur la faune alors même que Djué croit la hache de
guerre enterrée. Et ils sont armés jusqu'aux dents ! Comment ces
miséreux possèdent-ils de si puissants moyens de destruction ? La
panique gagne les frères des faunes et les oblige à rendre justice.
Mais leur tribunal est fait de coups de théâtre : le juge a Djué
en ligne de mire, et les frères des faunes voisines se taisent, se
déclarant aucunement concernés par son sort. Entre impunité et
indifférence, la solidarité est mise à mal. Jusqu'où iront-ils et à quel
prix ? Scelleront-ils leur destin avec celui des fous de brousse ?
Dans ce cinquième livre, Alexis Allah fait endosser aux animaux
le costume des hommes. En les singeant, les enfants de la
brousse cultivent la haine et la violence, non pour survivre mais
pour le plaisir de démontrer que la maturité n'a d'égale que la barbarie
généralisée et triomphante. L'Afrique est riche ; les Africains
sont pauvres, victimes des faiseurs de rois. Sous le masque d'un
conte, d'une plume haute en couleur, Alexis Allah pose l'épineux
problème de l'ingérence démocratiquement correcte et affirme son
attachement à ce continent en flammes.