Fragment de dialogue
Deux vallées
Tu dis avec fierté que le trou noir de la forêt chaque jour devient vallée de lumière il grandit puis s'élève.
Mais l'aurore de la ville meurt au petit matin et personne ne se souvient qu'elle fut vallée ou flambeau ni puits embrasé.
Regarde les vallées des paumes apparaître et s'éteindre. Ne mènent-elles pas toutes deux vers la cime ?
Le poème est ce lieu où le réel invisible advient. Ainsi le temps enfui, la nuit qui devient lumière. La dynamique dedans-dehors, passé-présent s'incarne dans les rythmes, les images telles les paumes des deux mains en leur mouvement de surgissement-disparition. Et si elles s'élèvent enfin, c'est peut-être en une prière muette...