Des jeunes Français adhèrent à des groupes terroristes cherchant à imposer par tous les moyens la loi divine au monde entier pour le « régénérer ». D'autres tuent de sang-froid des centaines de personnes à Charlie Hebdo, à l'Hypercasher, au Bataclan, à Magnanville, à Trèbes... pour ébranler la démocratie. D'autres enfin se félicitent de ces crimes. Comment et pourquoi des enfants de la République peuvent-ils commettre ou approuver ces actes ignobles ?
Pour prévenir le plus possible les dangers d'attentats, tenter de sortir les jeunes du « djihadisme » et comprendre la raison et les étapes de leur engagement, l'anthropologue Dounia Bouzar et son équipe ont accompagné durant trois ans 1 000 djihadistes français et leurs familles. Les résultats de ce travail inédit à cette échelle sont saisissants. De nombreux jeunes « djihadistes » n'ont pas de parents musulmans. Leur allégeance à Daesh n'est pas uniquement idéologique mais relationnelle et émotionnelle.
Dans cette enquête sont passés au crible le rôle de l'environnement social, des discriminations, des vulnérabilités psychologiques, les problématiques de genre, pour mieux comprendre comment faire face à cette déshumanisation et surtout comment aider les jeunes à s'en dégager. Loin des réponses sécuritaires, ce livre, prolongeant les travaux de nombreux experts étrangers, propose des repères pour sortir les « djihadistes » de leur enfermement mortifère et prévenir une radicalisation encore à l'oeuvre bien que plus calfeutrée. La logique meurtrière prônée par Daesh n'est pas fatale : 80 % des jeunes accompagnés par Dounia Bouzar et son équipe sont sortis de cette spirale...