François d'Assise selon Giotto
François d'Assise (1181-1226) suscite toujours l'enthousiasme : on partage son amour de toute créature et son idéal de paix universelle. Cependant son exigence de pauvreté absolue peut rebuter. De son vivant, le poverello suscite déjà débats et incompréhensions. Lorsqu'après sa mort on veut honorer sa mémoire par des peintures, le problème de son héritage spirituel se trouve posé.
Quelles images donner de lui ? Quelles actions représenter ? Naît alors une première tradition artistique plurielle qui reflète les querelles sur la pauvreté. Lorsque Giotto (1267-1337) est chargé de peindre en l'honneur du saint les fresques de la basilique d'Assise, le propos est de donner satisfaction à la hiérarchie ecclésiastique, prudente et modérée. Mais, très vite, le grand artiste va au-delà et se laisse prendre par le charme de François. Le résultat est étonnant de variété, d'humanité. Entre Giotto et François se noue une complicité que confirmeront les oeuvres ultérieures. Le peintre figure une sainteté sublime, mais en même temps si proche et fraternelle, comme inscrite dans la réalité la plus modeste.