Magendie (1783-1855), l'un des plus grands médecins français du XIXe siècle, s'opposa avec
fougue au vitalisme qui dominait la biologie de son époque et fut ensuite considéré comme
le véritable créateur de la recherche expérimentale en physiologie. Rejetant tous les systèmes
élaborés a priori, il ne s'attachait qu'à la collecte des faits révélés par des expériences
menées sur des animaux vivants : les vivisections qu'il réalisa provoquèrent d'ailleurs de vives
polémiques. Sa découverte majeure, validée après une longue polémique avec le physiologiste
anglais Charles Bell, fut la démonstration du rôle sensitif des racines postérieures des
nerfs rachidiens et du rôle moteur des racines antérieures. Grâce aux expériences menées
en amphithéâtre devant ses auditeurs, il montrait que les grandes fonctions communes à
tous les Vertébrés (circulation, respiration, digestion) comportaient nombre de phénomènes
explicables par des lois physiques : c'est ce qu'il nomma très hardiment «les phénomènes
physiques de la vie».
Cet ouvrage retrace l'itinéraire de ce savant oublié qui fut pendant vingt ans professeur au
Collège de France. L'auteur, Paul Mazliak, y décrit les étapes de la constitution de la physiologie
expérimentale en ponctuant son propos d'extraits d'articles ou d'ouvrages non republiés
depuis le XIXe siècle.