Le présent ouvrage offre la première monographie consacrée à l’une des dimensions les plus controversées de l’œuvre rabelaisienne et de sa réception : la question de son obscénité. L’angle retenu est celui des enjeux herméneutiques qu’engagent les représentations troubles qui informent l’écriture de Rabelais dans le contexte d’un seizième siècle qui multiplie les interrogations sur la nature et la valeur des signes. A l’image des deux figures clé qui donnent corps à l’œuvre : le Silène et les malades de la syphilis à travers lesquels Rabelais met en scène non seulement une réflexion sur la forme de ses fictions, mais problématise également leur dimension érotique, voire même ouvertement obscène. Il s’agit ainsi de mieux saisir le sens à donner à cette notion d’obscénité dans l’horizon historique et critique de la Renaissance et, en même temps, de comprendre le rôle qui revient à Rabelais et sa langue dans la formation des représentations modernes de l’obscène.