Il a donné au cinéma français une œuvre majeure, aujourd'hui classique, pourtant née sous le signe de la révolte. Cinéphilie, critique et passage derrière la caméra ont permis au jeune Truffaut d'échapper à la délinquance, qu'il filme si librement dans son premier chef-d'œuvre, Les Quatre Cents Coups (1959). Truffaut s'impose alors et impose la figure de son double, Jean-Pierre Léaud, alias Antoine Doinel, dont les aventures se suivent dans Baisers volés, Domicile conjugal, L'Amour en fuite. Le parcours de Truffaut dit aussi sa passion de la littérature - Jules et Jim et Les Deux Anglaises, deux illustrations magistrales -, son goût pour le policier, de Tirez sur le pianiste à Vivement dimanche !, son amour des femmes - Catherine Deneuve, Jeanne Moreau ou Fanny Ardant -, enfin son inaltérable regard d'enfant. Complice, Annette Insdorf suit pas à pas l'itinéraire généreux de ce gamin de la Nouvelle Vague.