«Dans sa grande naïveté, le père Freud avait, cru, l'histoire est connue, importer la
peste aux USA. Il est vrai qu'à l'époque on connaissait mal les capacités digestives
du capitalisme. Ce que Freud et Jung, son complice, transportaient en 1909 dans
leurs valises, ce n'était pas un fléau mais une manne. L'édifice freudien a eu là-bas le sort de
ces monuments romains qui ont servi de carrière pendant des siècles. Chacun y a puisé sa
pierre, la recette est fort simple, vous prélevez dans le freudisme ce qui vous arrange et vous
déclarez le reste désormais dépassé. Quitte avec un peu de culot à vous proclamer plus freudien
que Freud, à promouvoir un retour à l'esprit authentique de la psychanalyse.» R.G. (1975)
Pendant plus de vingt ans Roger Gentis a chroniqué pour La Quinzaine littéraire les
ouvrages psychanalytiques et psychiatriques fraîchement publiés. Jamais autant que
pendant ces années-là (1975-1996), les publications dans ces champs ne furent si nombreuses,
si diversifiées et si fertiles. Cet ouvrage reprend une sélection des articles plus
spécialement consacrés à la psychanalyse. Publier ces textes aujourd'hui présente un triple
intérêt : d'abord un intérêt littéraire car ces chroniques, indépendamment de leur finalité
avouée, sont un pur travail d'écriture et révèlent un Roger Gentis, écrivain, encore trop
méconnu ; un intérêt historique et intellectuel car à travers les multiples ouvrages présentés
se dégagent les lignes de force et les questions qui traversent et structurent encore
et toujours la pensée contemporaine ; enfin, un intérêt bibliographique car cet ouvrage
constitue un répertoire critique de textes psychanalytiques fondamentaux.