En mars 2011, un tremblement de terre et un tsunami
ravagent la côte est du Japon. S'ensuit un
enchaînement catastrophique d'événements qui,
à la centrale de Fukushima, aboutissent au plus
grave accident nucléaire civil depuis Tchernobyl.
L'écrivain William T. Vollmann se rend sur les lieux. Équipé de protections
rudimentaires et d'un dosimètre à la fiabilité incertaine
pour mesurer le taux de radioactivité, il parcourt des villes et une
campagne sinistrées aux abords de la «zone interdite». Fidèle à sa
méthode, il constate, il décrit et il interroge - avec les questions
les plus simples - témoins et victimes de la tragédie. À l'opposé de
tout sensationnalisme, son reportage révèle l'étrange fatalisme de la
population face à un mal impalpable... alors que comme chaque année
les cerisiers refleurissent.
Dans ce Japon qu'il connaît et aime de longue date - et où le traumatisme
des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki est encore vif -
Vollmann pose, à nouveau, la question du nucléaire et de l'information
sur le nucléaire. Une préoccupation qui était déjà celle du jeune William
Vollmann lorsqu'il était étudiant, et qui est à l'origine des interrogations
morales développées dans son oeuvre majeure : Le Livre des violences
(Tristram, 2009).