Correspondance
1947-1965
Cette correspondance appartient à la dernière partie de la vie des deux penseurs, mais très vite elle s'établit sur un plan d'intimité. Bien qu'ils se soient connus tard, ils ont eu le sentiment d'une prédestination. Toutefois l'échange est dans une certaine mesure inégal. Gabriel Marcel écrit ou dicte à la hâte, il est l'homme pressé, le philosophe itinérant, l'éternel voyageur, allant d'une conférence à l'autre, courant les représentations de ses pièces. Max Picard, petit vieillard tôt chenu, est sédentaire, casanier, presque un troglodyte. De sorte que les deux amis jouent la fable des deux pigeons, et le pigeon resté au logis ne se prive pas de remontrances...
Empreinte de vive affection et de franc-parler, cette correspondance est moins l'écume des jours qu'un trésor de réflexions et un gisement de sentiments, chacun des interlocuteurs se peignant à vif sans soigner son image.