Dessinateur, journaliste et peintre, Géa Augsbourg a
marqué la Suisse romande de sa présence visuelle
durant plusieurs décennies. Les médias ont diffusé
son imagerie diversement cocasse dans presque tous les
foyers. Sa popularité même a fini par réduire sa figure à
celle du satiriste ou du chantre de la vie régionale.
Or son activité a été multiple et s'est exercée dans
les lieux et dans les registres les plus divers. Davantage
qu'aucun artiste romand, il a tissé un réseau de relations
impressionnant dans le milieu artistique, littéraire et
musical international. Son talent d'imagier a fait oublier le
peintre. Ses expériences cinématographiques n'ont guère
laissé de traces. Connaît-on pour autant le dessinateur de
presse prisé par les grands journaux parisiens des années
trente à cinquante ? Sans parler de ses nombreux livres
illustrés, de ses légendaires Vies en images ou de ses
entreprises éditoriales «minimalistes», dont le curieux
Journal de la Maison Charles Veillon.
Cet ouvrage, richement illustré, tente une première
reconstruction de l'ensemble indivisible de ces activités.
Les implications historiques, culturelles, politiques de
cette trajectoire singulière sont du plus haut intérêt : l'oeuvre
de Géa Augsbourg témoigne de son temps.