Isabelle Anthonioz-Gaggini nous livre les échanges inédits entre sa mère Geneviève de Gaulle Anthonioz et Germaine Tillion. Deux femmes d'exception, résistantes, déportées, qui toute leur vie luttèrent pour le devoir de mémoire. Un document exclusif.
" Ma mère, Geneviève de Gaulle, faisait partie du "convoi des 27 000' avec la mère de Germaine Tillion ; elles devinrent amies pendant le transport vers le camp de Ravensbrück en février 1944. Elles y retrouvèrent Germaine, internée depuis plusieurs mois. Les deux jeunes femmes survécurent, Madame Tillion fut gazée. Geneviève et Germaine ne se quittèrent plus, devenues plus que des amies, plus que des sœurs.
Depuis l'enfance, nous avons été témoins, mes frères et moi, de leurs longs échanges complices dans le travail inlassable de la conscience et de la mémoire, pour garder ce qui est vrai et juste, dans l'engagement commun du combat contre l'inacceptable. "
Ce livre est un fragment de ces dialogues où les rires côtoient les silences douloureux, où les récits, précis, détaillés, terribles, ouvrent une vision lucide, mais aussi fraternelle de l'humanité. Elles s'adressent à Isabelle, la fille de Geneviève, dans un climat de confiance et d'affection particulier. C'est en 2000, chez Germaine Tillion, à Saint-Mandé, que Jacques Kebadian, cinéaste, a filmé ces entretiens. Isabelle les met aujourd'hui en textes et se souvient. Anise Postel-Vinay, amie intime de Geneviève et Germaine, elle aussi résistante et déportée à Ravensbrück, en a fait la préface.