À partir des arts du spectacle et des études théâtrales, il s'agit
d'étudier le carnaval, ses pratiques et ses figures, en interrogeant
d'une manière fructueuse et dynamique le mythe de Babel ainsi
que la notion de choralité. Les références sont variées et les
citations, évocations ou allusions concernent les parades et les
mascarades du monde, d'hier et d'aujourd'hui, principalement
de Nice, mais aussi de Bahia, Venise, Romans, La Guyane, Bâle
et Binche.
Où se cache l'art vivant du carnaval et où réside son génie ?
Comment analyser les performances carnavalesques ? Quelles
sont les propriétés et les caractéristiques prédominantes qui
animent les déambulations festives et ludiques, les charivaris,
les masques, les déguisements ou les maquillages ? Et comment
peut-on les appréhender et les apprécier ?
Cet essai s'intéresse au substratum du carnaval et à son
système de composantes, avec son socle commun et ses
variantes. Il scrute sa permissivité, ses transgressions, ses
outrances, et le renouveau de sa tradition ou l'engouement qu'il
suscite. Sont mis en évidence le basculement du savoir de cet
art populaire, à l'ère numérique, puis la nature et la matière ainsi
que les structures et les intensités des cortèges, et, enfin, les
notions innovantes de «carnavalité» et de «carnavacité», qui
façonnent et déterminent la singularité de l'art carnavalesque.