Il était difficile jusqu'à présent de trouver
ces livres en librairie, il n'était guère plus aisé
de les dénicher chez les bouquinistes, parce qu'ils
étaient soignement gardés dans
les bibliothèques.
Comme de précieux documents sur la vie et les
mentalités d'une époque, à coup sûr. Mais aussi
comme l'épopée d'un peuple et d'une région qui
donnèrent beaucoup, qui souffrirent beaucoup,
pour permettre à leur pays d'avancer.
Comme une ode à cette Flandre trop méconnue,
à son horizon où de «grands nuages d'ouate
découpent sur le bleu vif du ciel la blancheur
de leurs cimes de neige», à son vent qui
«passe comme une vague sur les avoines et les
herbages», à sa terre «jalonnée de lignes de saules
et de tilleuls», à la vie grouillante de ses rues,
au courage de ses femmes et de ses hommes,
plus forts que toutes les lâchetés, les bassesses
et les souillures.
Car l'oeuvre de Maxence Van der Meersch
est surtout, en fin de compte, un superbe acte
de foi en l'Humanité.
Jacques Duquesne