Depuis la Révolution islamique iranienne de 1979, la région du golfe Persique vit au rythme de soubresauts permanents : islamisme sunnite, ingérence américaine, prolifération des armes, ambitions régionales iraniennes, sans compter la guerre Irak-Iran (1980-1988) et les deux guerres contre l'Irak (1991, 2003). Depuis 2014, l'apparition de l'État islamique (Daech) et la guerre contre le terrorisme ont aggravé les tensions entre États. Face à l'instabilité, les monarchies conservatrices tentent de veiller à l'équilibre sécuritaire régional à travers le Conseil de coopération du Golfe. L'Irak et l'Iran exclus de cette enceinte, sont régulièrement mis au banc des accusés, décidément trop différents, insaisissables.
Ici, chaque État voit la menace à sa porte et à l'intérieur de ses frontières, l'obligeant à des accommodements avec des acteurs susceptibles de le détruire un jour. Aucune certitude stratégique n'est jamais acquise. L'Arabie Saoudite fait la guerre à Daech, mais soutient le salafisme qui inspire les terroristes. L'Iran signe la fin de son programme nucléaire militaire, mais poursuit ses tirs de missiles balistiques, s'implante dans le sud de l'Irak et entretient la résistance chiite dans l'ensemble de la région. Les alliances de circonstances se font et se défont. Qui sait si l'allié d'aujourd'hui ne sera pas l'ennemi de demain ?
Face à la complexité des relations stratégiques dans le golfe Persique, l'ouvrage apporte un éclairage géopolitique et des mises en perspective sur l'état des menaces telles qu'elles sont vues par les États de la région et leurs évolutions à venir.